Précarité, isolement, harcèlements, retour au foyer : La loi « Travail », on la combat !

Nous, les femmes, sommes doublement exploitées : à la maison, où nous fournissons un travail gratuit ; au travail, où nous sommes exploités par les patrons.

Cette loi renforce la précarité et la flexibilité !

Cette loi ne répond à aucune des urgences sociales pour les femmes des classes populaires. Cette loi « Travail » rend général la flexibilité des horaires et l’allongement du temps de travail. Elle aggrave une précarité qui touche les femmes de plein fouet :

• 82 % de temps partiels sont occupés par des femmes, dans des emplois pénibles aux horaires souvent très contraignants : travail de nuit et du week-end, horaire morcelés dans le commerce et la restauration

• 2/3 des salariés à bas salaires sont des femmes : les pousser au temps partiel réduira encore ces salaires !

• seule une mère de famille monoparentale sur deux a un emploi et plus de 30% vivent sous le seuil de pauvreté : ce n’est pas en désorganisant la journée de travail que ça va changer !

• Les femmes sans-papiers, sont déjà doublement discriminées, soumises à la toute-puissance de leurs patrons !

• Les femmes immigrées et les descendantes de l'immigration subissent une discrimination raciste forte

Avec la réforme des rythmes scolaires de 2015, un certain nombre de mères de famille monoparentale, ont déjà été mises face à une impasse : comment continuer à travailler quand les enfants sortent de l'école en milieu d'après-midi et qu'il faut penser à un mode de garde trop cher?

Avec cette nouvelle loi, le gouvernement rend encore plus difficile la conciliation travail/famille, qui repose sur les femmes. En allongeant le temps de travail, en le morcelant, il sera encore plus impossible d'assumer nos deux journées de travail. Ce gouvernement pousse donc les femmes en dehors du marché du travail, comme si nous n'y avions pas notre place. Il cherche à nous reléguer à la sphère familiale. Leurs discours sur l’incitation au partage des tâches domestiques sont de purs mensonges : les femmes restent les variables d’ajustement de la crise.

Cette loi renforce l’isolement des femmes et le harcèlement !

Les femmes occupent déjà majoritairement des emplois féminisées (commerce, service à la personne) où le face à face avec l'employeur est très fort ; où il est difficile de faire valoir certains droits (jours enfants malades, congés). Avec cette loi, c'est la protection syndicale qui saute, puisque désormais certaines mesures pourront passer par un référendum d'entreprise contre l'avis des syndicats.

Comment combattre le harcèlement au travail, y compris le harcèlement sexuel dont souffre une femme sur 5 , avec cette loi qui isole encore plus les femmes, et réduit le rapport de force syndical ?

Toutes et tous mobilisés, dans nos boîtes, nos collectifs et nos quartiers pour crier : KHLASS! Stop !

• Au chômage, à la précarité, aux temps partiels imposés

• Aux humiliations, aux harcèlements et à l’exploitation au travail

• A la double journée de travail

• A la surexploitation des femmes sans-papiers : Régularisation de tous et toutes !

• Retrait total de la « Loi Travail » !

Nous n'avons pas le choix : nous devons nous battre pour des conditions de vies et de travail décentes, afin de continuer à survivre et faire vivre nos familles.

Nous exigeons notre place sur le marché du travail, car nous luttons pour notre indépendance économique et notre autonomie de femmes.