Nous reproduisons ci-dessous le tract de Femmes en Lutte 93 sur les violences faites aux femmes.
Tous les jours les femmes subissent des violences :
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Dans le monde 7 femmes sur 10 sont victimes de violences au cours de leur vie.
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En France, les violences familiales et le viol constituent des risques plus importants pour les femmes âgées de 15 a 44 ans que le cancer ou les accidents de la route.
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En France, une femme meurt tous les 2 jours sous les coups de son compagnon et seulement 8% d'entre elles portent plainte.
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En France, 75 000 femmes sont violées chaque année, seulement 10 000 portent plainte et il n'y a que 2 000 condamnations.
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Au travail, 20 à 40% des femmes sont victimes de harcèlement sexuel
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Dans le 93, 1 quart des femmes subissent des violences dans leur vie, c'est deux fois plus que la moyenne nationale.
Le double jeu de l’État :
Le gouvernement a proclamé la lutte contre les violences faites aux femmes comme cause nationale et a créé la loi du 9 juillet 2010.
Mais dans ce même temps, l’État ferme les centres IVG, détruit le système de santé, diminue les subventions aux associations qui viennent en aide aux femmes et jette encore plus dans la précarité et dans la violence les femmes prolétaires. Les femmes sans-papiers sont censées être protégées par cette loi mais en fait, les démarches administratives, la difficulté d'obtenir un statut autonome de celui du mari est un frein à la régularisation. De toute façon , l'obstacle principal à la régularisation reste la politique xénophobe et raciste de l’État...
Le gouvernement utilise les violences contre les femmes pour stigmatiser la soi-disant violence des gens des quartiers populaires et immigrés. Or, la violence faite aux femmes concerne toute la société. Dominique Strauss-Kahn et Bertrand Cantat n'étaient pas arabes ou blacks !
Femmes en lutte 93 rappelle un principe politique : l' autonomie financière par rapport à l’État qui ne défend pas nos intérêts de femmes du peuple! Créons nos propres outils de défense !
La violence subie par les femmes du prolétariat est sociale mais aussi économique !
Avec la crise, les violences contre les femmes du prolétariat sont aussi marquées par une aggravation des conditions de travail : surexploitation, chômage, précarité, isolement dans le travail, retour au foyer prôné pour laisser du travail aux hommes.
Elles subissent donc une précarité économique qui les fragilise à tous les niveaux de la société :
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Quelle autonomie financière des femmes ? C'est la seule condition pour ne dépendre ni des aides de l’État ni du salaire d'un homme.
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Les horaires éclatés empêchent les hommes comme les femmes de s'occuper de leurs enfants. Et l’État ne se gêne pas pour culpabiliser ou sanctionner, par exemple avec le retrait des allocations familiales. Mais comment s'occuper de ses enfants, de son foyer quand on court après le travail et les transports en commun ?
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Comment réussir à militer dans ces conditions d'exploitations qui nous cassent, nous isolent ?
La crise du capitalisme renforce les inégalités à tous les niveaux : entre les riches et les pauvres ; entre hommes et femmes, et entre français et immigrés.
Au niveau international, c'est le même constat. Le capitalisme fait la guerre aux peuples au Moyen-Orient, en Afrique, en Asie. Et les femmes sont les premières touchées par ces fléaux : famine, viols des armées étrangères et des seigneurs de la guerre comme en Afghanistan, répression politique.
Que faire face à ces violences ?
De nombreuses associations existent dans le 93 pour venir en aide aux femmes : foyers d'urgence, observatoire des violences. Ce sont des outils nécessaires pour aider les femmes qui sont victimes de violences. Il faut se battre pour obtenir plus des moyens et une vraie prise en charge par les services concernés au lieu du mépris et de la mise en doute.
Malgré la peur qui nous tiraille le ventre, lorsque nous rentrons tard par exemple, nous ne devons pas nous résigner. Ne plus se taire c'est se donner une chance de créer des solidarités entre les habitants des quartiers populaires. Créons des lieux de discussion et d'échange pour rompre l'isolement!
Encore trop peu de femmes osent parler ou porter plainte. Mais la culpabilité et la honte doivent être du côté des agresseurs et pas des victimes.
La concurrence entre nous pour obtenir du travail a des conséquences sur l'unité : hommes/femmes, français/immigrés, nous devons rester unis et combattre le racisme et le sexisme. Construisons l'unité en osant affronter et dépasser ce qui nous divise, pour combattre notre ennemi principal : le capitalisme.