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"La source des femmes" en débat avec l’Association des Marocains de France, Femmesenlutte93 et des femmes de la Coordination 93 des sans-papiers :

un débat animé et passionnant !


 

Il y a bien des vérités sur la condition des femmes dans ce film,dans les pays du Maghreb bien sûr, mais pas seulement ! Nous étions une vingtaine mais les idées et réactions ont fusé !


Dans le film, c’est encore une petite société traditionnelle à l’écart du progrès, puisqu’il s’agit d’amener l’eau au village en y installant une fontaine pour remplacer la dangereuse corvée des femmes. Mais au-delà de l’enjeu de l’eau, il s’agit bien du pouvoir établi par la tradition et la religion, des hommes sur les femmes. Pouvoir que certaines écoles de pensée, appuyées sur la religion, confortent, en introduisant des pratiques sociales régressives par rapport aux droits des femmes. De ce côté ci de la Méditerranée, ou de l’autre, c’est le combat contre cette régression que mènent les femmes...


- La religion musulmane (puisque c’est d’elle qu’il s’agit dans le film) est toujours interprétée en faveur des hommes : mais dans la scène où la jeune fille la plus combative discute avec l’imam, elle défend des sourates favorables aux femmes.Cette interprétation de la religion est remise en cause par les femmes dans le film.

- Les religions ont rarement fait avancer la cause des femmes ! Dans la France des années 2012, la défense des droits des femmes reste à mener .Régression en cours sur le droit à l’avortement, en particulier, avec les manifestations de l’idéologie réactionnaire de groupes religieux et la fermeture de centres.. journal 759913

- Oui, ce que l’on croyait irréversible ne l’est pas ! Le combat pour une vie digne, pour des services sociaux, pour le travail et l’autonomie, n’est pas fini, tout comme le montre les femmes dans leurs luttes au Maghreb !

- Et la violence envers les femmes ? dans le film, certaines y sont encore plus exposées par la forme de lutte qui est menée, la grève du sexe qui renvoie chacune à une forme de solitude dans l’espace privé…En parler est très dur et prend parfois des années, il faut du courage et être aidée. Se rendre compte que l’on n’est pas seule à vivre ce problème souvent lié à l’alcoolisme du mari violent.


Cette violence qui s’exerce à l’encontre des femmes dans l’espace privé du couple, il faut absolument en parler à l’extérieur : rien, jamais, ne la justifie ! Pourtant, souvent les femmes victimes se sentent coupables. Les mobilisations du 25 novembre contre les violences faites aux femmes nous rappellent qu’en France, tous les 2 jours, une femme meurt sous les coups de son conjoint !

Depuis les années 1970 les luttes des femmes ont conquis des droits nouveaux : des centres d’écoute et d’accueil, le droit de porter plainte.

- La force des femmes est, dans notre vie comme dans ce film, collective : elles utilisent des espaces de liberté dans le quotidien et combattent l’idée « on ne peut rien changer ». Collectivement, elles remettent en question la violence des rapports sociaux, la domination des hommes. La lutte des femmes sans papiers de la Coordination93 donne l’exemple.


Il faut refuser le chantage et les discours « elles en voudront toujours plus » ! propos tenus dans le film aussi bien par les hommes réactionnaires, les religieux, les bureaucrates aussi, qui veulent bloquer l’émancipation des femmes.

 

Transformer ces relations de pouvoir entre hommes et femmes, cela passe aussi par le type d’éducation que nous donnons aux enfants, souvent en reproduisant les inégalités. Nous avons besoin d’espaces pour parler de nos expériences (en non-mixité dans un premier temps). De nous organiser pour lutter, dans l’entreprise pour nos droits, mais aussi dans la vie quotidienne.

Et ce qu’on peut retirer de ce débat comme du film, c’est que quand les femmes luttent pour elles, elles luttent pour tous, elles font avancer la société !

Tag(s) : #Femmes d'ici et là-bas
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